Les doutes persistent

06.10.2012, 17:32

Le groupe de médecins fait le tour de participants, écoute les remarques et les propositions, décide de la nécessité d’une séance de «blocage» supplémentaire. Sur ce principe structurel (clin d’œil à Propp et «La Morphologie du conte»!) est bâti le cinquième épisode de Doctor Life. On ressent que le moment critique est retardé, sans que la dynamique s’éteigne pour autant. Dans l’admiration de paysage on devine le futur apaisement et la méditation générale. Le contrôle de ses envies et l’adaptation dans la société sont probablement des sujets principaux des épisodes suivants et ce sont les participants eux-mêmes qui insistent avant tout sur ses points.

Victor Malleker attend patiemment la venue du groupe de spécialistes, qui ont deux heures de retard. La patience est une qualité rare chez les toxicomanes, mais Victor en est empli. «Si vous me dites d’aller à pieds en Allemagne, j’irai», partage-t-il son ressenti physique de sa guérison. Gleb Antonov écoute sur le canapé la chanson «99 problems» d’un rapper américain Jay-Z, et plus tard sort dans le couloir danser avec le médecin-psychiatre Elmira Satybekova. Néanmoins, il n’a qu’un sérieux problème: les 3 mille amis de Gleb sur Facebook ont vu le lien vers Doctor Life posté par le père de Gleb, et 99% d’entre eux ont appris pour la première fois la petite aventure de Gleb avec la drogue. Les commentaires du genre «Gleb, tu va y arriver» transmettent les sentiments mitigés de surprise, de choc et de confiance. Mais le jeune homme qui fait du tunning à Seattle s’inquiète pour ses investisseurs: n’ont-ils pas eu mal au cœur?

L’âgisme éternel russe ne disparaîssent pas. L’Italien qui vit avec une pension mensuelle de 15 mille roubles, ne pense à aucun modèle de business où serait présent un investisseur. Sa vision de Gleb est volontairement simpliste: «Le slip dépasse du pantalon, on voit le cul». Ce dont L’Italien peut se vanter et se vante, c’est sa créativité quand il s’agit de trouver de l’argent pour de la drogue. Après s’être disputé avec son père à cause d’un Snickers à 25 roubles et après avoir montré son l’infantilité considérable, il raconte qu’auparavant il dépensait pour des doses des sommes incomparables, jusqu’à 500 mille par mois. Mais son témoignage est brouillé, il ajoute on ne sait pourquoi: 5 mille par jour.

Le cinquième épisode met un accent important sur l’argent et l’attitude par rapport à l’argent. «Donne de l’argent!» est la demande majeure d’Andrey Krochanov envers sa famille. Victor Malleker se mettait dans un tel état de frénésie, qu’il ne se souvenait plus où il cachait de lui-même les chèques et les cartes. Et Anatoly Nesmiyanov promet à sa mère de travailler pour lui compenser tout l’argent qu’il lui a volé emprunté et extorqué. Avec la dépendance des proches «notre vie privée était terminée et l’existence a commencé», a formulé très clairement la mère d’Anatoly à la consultation avec le psychologue. Le sentiment de la honte est apparu. La majorité a avoué: il est impossible de cacher cela aux autres, car les familles sont les derniers à apprendre une telle chose. Mais le cas de Gleb est un exemple de cours de maladie endogène. Néanmoins, la dépendance est destructrice, aucune importance d’où elle attaque une famille: de l’intérieur ou de l’extérieur. La finalité est la même, le malheur pour tout le monde, comme des rayures sur les maillots des marins.

«Après le blocage les visages se sont éclaircis», se réjouit la mère d’Alex. Mais malgré cela, l’inconscient fait revenir les anciennes craintes dans les rêves. Chez Alex le sommeil normal se perturbe, mais se réveillent les forces physiques. Quand les médecins viennent, Irina Anisimova a bien dormi et souri. Par contre, elle est toujours autant énervée par certaines questions, en particulier si son mari consomme de la drogue ou non. Elle ne semble pas très bien comprendre que c’est une question qui concerne indirectement sa sociabilisation future. Comme une vrai introvertie et légèrement autiste, inconsciemment elle a déjà choisie sa stratégie de retour dans la société: «Je changerai de numéro de téléphone et je n’irais pas vivre chez moi, j’irais chez ma grand-mère». Elle  présente sans doute le cas le plus compliqué pour les médecins.

Anatoly Nesmiyanov répond avec un maximum de franchise à la question du groupe de travail: «Je tiendrai pendant quelques temps, mais je crois pas que c’est la fin. Je ne suis pas déterminé par rapport à mon entourage, je me rends compte seulement que je dois dire non». Le matin se réveille la créativité d’Anatoly, et il s’improvise inconsciemment une séance de la thérapie d’art. « Un jour je marche avec un sac/Les flics déboulent/ Je crois que c’est un rêve/… Les flics gueulent/ Alors, tu t’es bien soigné, le con?», récite-t-il à son médecin le poème qu’il a écrit après un cauchemar sur le passé encore proche.

Les rêves d’Ekatérina Antipova sont semblables : elle se voit fabriquer des comprimés à la codéine. Mais les médecins restent positifs face à ces atavismes de la dépendance narcotique. «Concernant le blocage, le sujet est clos», annoncent-ils à Ekatérina, ce qui est équivalent au stade actuel à «vous êtes guéri». Andrey Krochanov montre au médecin les ulcères qui cicatrisent sur ses bras et ses jambes. «Je me sens tellement bien, et ma femme me dit: «touche du bois, idiot!», avoue-t-il. Mais il n’est pas prêt pour l’instant de rentrer chez lui: «Il faut mettre de l’ordre dans la tête, se préparer». L’Italien lui aussi souhaite apprendre les astuces pour résister à l’environnement: «Je veux apprendre à contrôler moi-même», dit-il en pesant ses mots.

Quand on se souvient de sa prétention au rôle de leader, on comprend facilement la préoccupation de L’Italien par l’image que les autres ont de lui, on peut lire ce que les spectateurs pensent à ce sujet dans les commentaires sur Doctor Life. L’Italien est sûr que si les gens de sa catégorie d’âge laissent leurs commentaires, il en aura énormément, beaucoup plus que quiconque, y compris Gleb. «Qu’est-ce qu’on écrit sur moi? Pendant un mois encore je ne connaîtrai pas les commentaires», s’inquiète-t-il dans la discussion avec Ekaterina de Magadan, qui a commis l’imprudence de dire au participant le plus prétentieux que le village de Palatka de Magadan a déjà crée son groupe de fan sur le réseau social «Odnoklassniki» et tous la soutiennent activement, les petits et les grands. Mais Ekatérina a également les ennemis qui demandent qu’elle quitte l’émission. Et c’est une raison de s’inquiéter, le retour sera-t-il si ensoleillé? Pour le moment les doutes persistent.

  • Publier sur Facebook
  • Publier sur Twitter
  • Publier sur LiveInternet
  • Publier sur LiveJournal

Tous les événements

Commentaires:

  • Leila   09.10.2012, 13:05
    Je m'étonne de femmes des toxicomanes, continuer vivre ensemble en sachant que son mari est toxicomanes.
  • Jacqueline   07.10.2012, 17:52
    Сela m'est désagréable à voir, les hommes faites les point sur le compte de Gleb comme les femmes sur le banc.
  • Bertrand   06.10.2012, 21:58
    Gleb a des raisons de s'inquiéter, il perdra évidemment sa clientèle

Laisser un commentaire:

Le contenu de ce champ est privé et ne sera pas publié publiquement