Le cercle des toxicomanes

10.10.2012, 11:26

Avant la séance de groupe avec le psychologue (que les patients entre eux accusent plus d’une fois d’incompétence et d’inexpérience) on a donné aux participants de Doctor Life un devoir pas simple. Ils devaient se souvenir des ennemis et des amis de leur ancienne vie. Les participants ont pu trouver que peu d’amis, en revanche l’hostilité de l’entourage s’est manifestée de façon frappante.

Avec l’aide de psychiatre-toxicologue Elmira Satybekova, l’Italien se rend compte soudain que rien a changé autour de lui, et malgré le fait qu’il se trouve dans une clinique, il est toujours entouré de toxicomanes. Pour quelqu’un avec une dizaine de masques qu’il peut facilement changer, selon sa propre expression, il paraissait trop confus face à ce constat décourageant.

Ce n’est pas pour rien que tout d’abord les psychologues écoutent attentivement: toute parole est autobiographique et révèle la personnalité de celui qui parle. Gleb déclare librement et sans complexes que dans sa perception ses ennemis sont des obstacles pour son envie de drogue. Victor préfère un autre style: il parle de son seul ennemi très directement et brutalement, en s’exprimant de façon extrêmement métaphorique sans même s’en rendre compte. Dans la situation de son départ il dit à son pire ennemi qui lui tend la main en signe de paix: «Ne tend pas ta main, ici les trains passent vite. Ca pourrait t’accrocher».

Anatoly semble mieux que les autres comprendre de quoi il s’agit: il n’a pas su le moment venu protéger Ekaterina de sa propre influence et se doute que le train dans les propos de Victor est plus qu’un train, que c’est lui-même, intenable et dépendant. La psychologue l’a comparé à un diable-séducteur, mais on peut comprendre également qu’on ne doit parler aux malades qu’avec un masque protecteur. Car un toxicomane qui est sur le bord entrainera inévitablement dans le fond, par force d’une habitude sociale de prendre les masques de protection et de se sentir soi-même uniquement au sein d’un groupe de compagnons d’infortune. Les narco dépendant se retrouvent grâce à des signes de cassures. La société en revanche, en voyant cette déformation et cette infection, fait le tri. Fait ce qu’il y a de pire pour un animal social, l’exclut de la communication.

Le projet Doctor Life démontre avec évidence non pas un paradoxe, mais une règle: avec le changement des paramètres du milieu extérieur un narco dépendant ne change pas en tant que personnalité. Cela pourrait s’expliquer par ses habitudes de caméléon, car l’attitude tolérante et l’assurance en guérison dont rayonne le personnel, créent l’illusion qu’il sera facile de se séparer de son passé de toxicomane, et que les participants sont déjà de retour à une société normale. Mais non, les médecins rappellent aux patients, vous êtes encore parmi les toxicomanes, et au fond rien n’a changé. «Réfléchi, si tu as encore de quoi réfléchir!», provoque le conflit intérieur dans l’Italien le psychiatre-toxicologue.

Mais c’est Alex de 25 ans qui en a le plus dans le sixième épisode. C’est le professeur Nazaraliev lui-même qui le rencontre pour activer à l’aide d’une secousse les mécanismes psychiques de protection, révéler l’ancien champion de boxe, le faire revenir dans son passé de junior victorieux et faire ressortir dehors sa réserve de volonté. En disant des choses simples en langage accessible, le professeur donne une leçon de volonté, dont le déficit au milieu de cursus de traitement est présent chez tous les participants.

Le moins discipliné de tous, Gleb, en parlant avec son père par Skype, entend que Doctor Life fait une résonance dans la société, et que chaque participant est un exemple vivant de la lutte contre l’addiction.  Et dans cette situation Gleb répond par un faible accord de mettre les liens dans Facebook, alors que dans le dernier épisode il était encore très faché contre son parent.

Conclusion de tout cela: si les participants continuent à faire preuve de mollesse, d’absence de volonté,  d’arrogance et de bêtise, c’est uniquement parce qu’inconsciemment ils continuent à se sentir parmi les toxicomanes et s’opposent à la société tout entière. La tâche de professeur Nazaraliev est difficile: amener les participants à une perception globale du monde en réveillant des reflexes normaux pour des personnes en bonne santé et en rayant l’égoïsme néfaste de chacun d’eux. En réalité, il est leur meilleur ami, mais ils ne s’en doutent pas encore.

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Commentaires:

  • Raul   10.10.2012, 12:46
    Alex il était un champion, c'est étonnant que cela ait pu arriver avec lui…
  • Niki   10.10.2012, 12:33
    Le fait que la société rejette les toxicomanes il est naturel, parce qu’on sait qu’il ne faut pas faire confiance aux toxicomanes
  • Patrice   10.10.2012, 11:44
    Eh bien, bien sûr, ils ont peu d'amis, qui veut être lié avec un toxicomane

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