Travail approfondi de personnalité
L’épilogue à l’acte de l’Italien est poussé dans le 8ème épisode jusqu’à la limité de la moralisation. Un dialogue rationnel entre les personnes accompagnantes n’arrive pas à s’établir même en présence de médecin responsable de la clinique. Tous les participants ont développé trois attitudes envers le comportement provocateur de l’Italien. La première est aussi fougueuse qu’Anatoly est ardent. Trois mois passés derrière les barreaux lui suffisent pour qualifier l’acte de l’Italien comme inhumain. Dans les moments de tension maximale il avoue qu’il égorgerait l’Italien et considère qu’on doit le demander de quitter le projet. «J’ai une telle haine», parle-t-il de ses émotions extrêmes.
Les mâchoires contractées d’Anatoly sont en complète contradiction avec la non-présence et la non-existence de Victor Malleker. Victor, sans s’en rendre compte, appelle tout le monde de fuir la responsabilité de ses actes. Ramasser ses affaires et partir, car comment regarder dans les yeux des gens après que tu as monté tout le groupe contre soi. Dans les épisodes précédents Victor voulait déjà se tirer une balle dans la tête selon le conseil de son père, se jeter dans la Rhône, se pendre de désespoir et de désolation ; il aurait préféré partir et ne pas exister à l’exécution publique. Les tendances suicidaires se heurtent à l’absence de solutions, et Victor est au centre de ce conflit. Il n’est pas étonnant que l’Italien ne réagisse pas.
Troisième attitude envers l’Italien, qui est peut-être aussi la plus calme, est de se poser la question «qui sont les juges?». Aussi étonnant que cela puisse paraître, Gleb est de cet avis et comme à son habitude, ne reste pas indifférent : «une moitié pense comme ça, et l’autre… je ne sais pas», se mêle-t-il brusquement dans la discussion sur le balcon d’une des chambres. L’audience de tribunal improvisé trébuche contre ce doute et l’incontestabilité de tout ce qui était dit se remet en question. De la même façon la discussion mûre, réfléchi et sensée des proches co-dépendants se limite au final à essayer de déterminer qui est instruit et qui ne l’est pas. D’une manière surprenante, les participants ont arrivé à éviter le cœur de sujet et partir dans des jugements personnels.
Les commentaires de professeur Nazaraliev à la marge deviennent une nouveauté au format de la télé-réalité. Au final, tous les personnages mêlés au conflit se référent à lui. «L’Italien n’a pas consommé de la drogue et pour cette raison nous le laisserons continuer», dit le professeur. Mais il est difficile à savoir, si l’Italien pourra passer le Mindcrafting et la dernière étape de traitement, ou les médecins décideront collectivement de lui refuser le pèlerinage et la thérapie énergétique de choc. Toutefois, il part avec les autres participants au lac Issyk-Koul, où il va travailler avec sa personnalité en profondeur.
«Il a déjà un carton jaune dans le sens figuré du terme», remarque le professeur Nazaraliev. «Le programme Mindcrafting «soufle» toute la sphère volontaire», explique-t-il, «c’est possible, qu’il ait un déclic». Les autres participants attendent un déclic eux aussi, mais l’Italien en reste, semble-t-il, le plus éloigné: il exprime son mécontentement du régisseur de la télé-réalité, qui explique les règles après qu’elles sont violées. Mais il prend pour témoins les caméras qui rendent tout visible et le conflit n’aura pas de suite. Chacun décidera pour lui-même, si cela valait la peine de créer autant de complications pour finalement dire à l’Italien «Bravo». En tout cas, aucun parti impliqué ne propose de conclusions morales universelles.
A la fin de l’épisode les participants de l’émission sont conduits au Mont Tashtar-Ata où sa signification pour les pèlerins souffrant de narco-dépendance leur est expliquée. Cela marque le passage à la deuxième étape de traitement, psychothérapeutique. Les psychologues et les coachs vont remplacer les médecins physiologistes, mais cela ne simplifiera pas pour autant la vie des participants. Non sans plaisir, Anatoly fait un parallèle avec un vaisseau spatial dont la première partie se serait détachée. Selon le principe de la métaphore cognitive, les participants cherchent au pied de la montagne des pierres semblables à leur état intérieur et équivalentes en poids à la pesanteur de leur maladie. Dans la méthode de Nazaraliev ces pierres sont appelées «les pierres de l’âme», et le travail avec elles lapidothérapie.
Gleb demande Ekaterina après avoir trouvé «son vase à négatif»: «Tu aimes ma pierre?», qui peut être interprété comme «est-ce que je te plais»? La première étape terminée, le besoin de la compagnie et l’envie de plaire se réveille en Gleb. Egalement, c’est Gleb qui arrive à décrire avec le plus de subtilité la signification de la pierre et le travail qui est envisagé: «Tous mes péchés sont là. Voilà pourquoi elle m’a choisi. Et ensuite je la casserai, et il y aura des diamants dedans. Il y a une chance. Petite, mais il y en a une».
On pourrait, à la manière des soufis, s’exercer longuement dans l’art de l’interprétation, mais que sont des diamants si ce n’est la métaphore d’un état de conscience après la réhabilitation, pure comme un cristal. Anatoly corrige Gleb: «Je crois qu’il y a une grande chance».
Commentaires:
-
Nadia 17.10.2012, 12:09
Mont Tashtar Ata, «les pierres de l'âme», évidemment il ya quelque ici, simplement il faut croire.
231 189 -
Marie 17.10.2012, 11:50
La position de Gleb le plus correcte, ce n’est pas la prison pour organiser les déblayages. -
Jacques 17.10.2012, 11:36
Pour inciter les participants à la conversation confidentielle, il fallait inviter le psychologue expérimenté.