Irina Anisimova: Pour que personne ne voit

19.10.2012, 11:22

Il y a encore peu de temps, Irina Anisimova étant extrêmement réservée et dépressive faisait partie des candidats à la sortie de l’émission. Grâce à des efforts des médecins et au soutien des autres patients elle a réussi à s’ouvrir plus ou moins. Le sourire et l’envie de continuer à se battre ont apparus. Aujourd’hui elle parle volontiers des moments les plus difficiles de la 1ère étape de traitement, ainsi que de ces relations avec les autres participants du projet.

J’ai envie d’aller aux toilettes. Et eux, ils me disent: «Fais dans le Pampers!»

Quel moment était le plus difficile?

- Les comas, quand j’étais complètement abrutie. Les trois premières surtout. C’était très dur. Je ne pouvais pas me lever. J’avais les mains froides, une horreur. Je mangeais un gâteau, et je n’arrivais à le mettre dans ma bouche. Tu t’en remets un peu, et ça recommence. J’étais venue chez Olga et Andrey et je cherchais un peigne, comme si j’étais chez moi. Ils me disent : «Irina, qu’est-ce que tu fais?» Moi : «Je cherche un peigne!  C’est dans le lavabo ou sur le frigo?». Ils me font m’asseoir, je me relève et continue à me promener comme chez moi. Ou alors Marat, le médecin, demande : «T’es où?» Je réponds : «A Bichkek!» Lui : «Qui je suis?» - «Médecin». «Et comment je m’appelle?» J’hésite. Il me dit : «Père Noël?» Moi : «Oui, Père Noël!». En plus, j’avais l’impression de parler fort et en réalité on m’entendait à peine. Et ces pampers, c’était le pire. Je dis, je vais pas faire dans ce pampers. Je veux aller aux toilettes. Et eux – fais dans le pampers ! Ça, c’était un problème pour tout le monde. C’était pas rigolo.

Comment vous vous sentez maintenant?

- J’ai plus de santé, c’est sûr ! J’ai aussi des forces et la bonne humeur. Je suis motivée pour une vie normale. Je n’ai plus de doutes. Avant je suis déjà partie dans une autre ville pour ne plus me piquer, mais quand je rentrais, je pensais aussitôt à recommencer. Et maintenant c’est pas pareil. Parce ce que je me sens bien physiquement. Parce que quand on n’a pas de forces et on a mal partout, c’est tellement insupportable qu’on se dis, à quoi bon une vie comme ça ? Et maintenant tout va bien. Il n’y a plus d’intérêt de revenir à l’ancienne vie. Surtout que si je n’arrive pas à guérir ici, alors je n’y arriverai plus nulle part. Je veux un deuxième enfant, mais les médecins disent qu’il ne faut pas pour l’instant. Dans deux ans. Mais partout c’est écrit, qu’on peut un an et demi après. Ce serait encore mieux.

Même s’il arrive quelque chose et on recommence à se piquer, cela ne soulagera pas! Seulement il y aura deux problèmes.

A votre avis, est-ce qu’il pourrait arriver quelque chose qui vous ferait rechuter?

- Je crois que même s’il arrive quelque chose et on recommence à se piquer, cela ne soulagera pas ! Seulement il y aura deux problèmes. Et en plus, cette clinique est la meilleure, si on se remet la dedans, alors c’est fini. Il n’y aura plus de retour à la vie normale.

Avez-vous parlé à votre fille?

- Non. Pourquoi la déranger ? Je l’appellerai plutôt juste avant d’arriver, 30 minutes avant, sinon elle va m’attendre tout le temps et ne pourra pas bien apprendre à l’école.

Quelles relations avez-vous avec d’autres participants?

Je parle moins avec l`Italien et Alex ? Avec tous les autres c’est pareil. Personne ne se dispute jamais. J’habite à côté d’Olga et Andrey à Moscou. Nous nous reverrons après le traitement. Je pense, qu’avec les autres aussi. Il suffit d’avoir envie. Je n’aurais jamais cru qu’ils se drogaient.

Qui a le plus de risque de rechuter après le projet?

- Je voudrais que tout aille bien pour tout le monde. Ça sera sûrement plus difficile pour Mickail. J’ai même commencé à me demander s’il se piquait vraiment ou non. Je me souviens même, que le premier jour quand tout le monde allait mal, il ne s’inquiétait pas trop. C’est moi et Andrey qui étions inquiets. Si on allait avoir un cathéter ou pas.

Nous, on se réveillait la nuit et appelait le médecin. Et lui, il a dormi toute la nuit. Et puis, il a des veines sur les jambes. Ici personne n’a des veines. Tous sauf lui sont venus se soigner.

Personne ne pensait aux caméras, et lui, avant tout il envoyait un SMS : «Oh, tu pourrais écrire quelque chose, parce que Gleb il a tellement de fanes, et moi j’ai aucun commentaire».

Personne ne pensait aux caméras, et lui, avant tout il envoyait un SMS : «Oh, tu pourrais écrire quelque chose, parce que Gleb il a tellement de fanes, et moi j’ai aucun commentaire». Que du théâtre. Il avait envie qu’on le filme plus, que quelqu’un le reconnaisse. Quand on allait à l’hôpital, il abordait les gens et racontait que nous sommes de la télé-réalité, que nous nous soignons. C’est important pour lui qu’on le regarde sur Internet. Moi, j’aurais préféré que personne ne voie. Et lui, il a des idées comme ça. Je ne l’écoute plus tellement maintenant. Qu’il ment beaucoup, ça c’est sûr!

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Commentaires:

  • Bernard   22.10.2012, 12:52
    Si elle craque maintenant après le traitement, elle ne reviendra jamais à la vie normale.
  • Naima   22.10.2012, 12:48
    Elle ne doit pas enfanter, au cours des deux prochaines années pour sûr, car elle a aujourd’hui besoin de souci elle-même.
  • Etienne   22.10.2012, 12:41
    J'ai doute un peu sur elle, elle a toujours besoin du soutien, elle ne pourra pas se débrouiller toute seule.

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