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La rive sud d’Issyk-Koul a accueilli les participants de Doctor Life avec un temps ensoleillé, un air de montagne tonifiant et un calme hypnotisant. Seulement en voyant avec ses propres yeux la beauté étonnante du lieu où on allait passer environ une semaine, s’était devenu claire pourquoi c’est ici que se réalise le programme «Mindcrafting», un système d’exercices psychologiques, de techniques de respirations et méditations.

Ici, à 50 mètres de la plage, s’est étendu le village de yourtes avec une vue sur le lac salé qui fait tourner la tête. On voit à peine l’horizon. Il se mêle harmonieusement aux montagnes d’un blanc éclatant, qui entourent Issyk-Koul. On a l’impression qu’ici le temps suit son propre rythme et on a le pouvoir  de le ralentir ou l’accélérer. Le minimum de civilisation et le maximum de conditions naturelles de ce lieu sont appelés d’aider leurs hôtes de se mettre dans l’ambiance.

«Ce changement de températures brusque et un lac dont on ne voit pas le bout. C’est un endroit étonnant! Ça ne ressemble pas à la mer Noire, à la mer d’Azov non plus, et je ne suis pas allé au lac Baïkal, alors je ne peux pas comparer…», commente un des participants du projet Andrey Krochanov.

Après l’installation dans leur nouvelles «tentes» et le déjeuner, tous les huit patients se sont aussitôt mis au travail. Ils devaient préparer le terrain pour le futur labyrinthe, qu’ils vont construire pendant les 5 prochains jours.  Comme l’a dit le psychologue Fatima Raimkulova, un labyrinthe est considéré comme un des anciens symboles de l’humanité. Dans de nombreuses cultures on s’en servait pour des rituels d’initiation. Le passage à travers un labyrinthe symbolise un renouvellement, une transformation, une nouvelle naissance.

«C’était fait pour qu’ils se sentent concernés par ce labyrinthe et le passent avec succès. En le passant on doit accéder à son centre. Et le centre c’est un endroit où on vient à soi-même. Selon Young c’est le centre d’individualisation. Le processus d’une nouvelle naissance se lance», dit la psychologue.

Mais il a fallu commencer l’édifice d’une construction si ancienne et si énigmatique pas ce qu’il y a de plus prosaïque. Les participants se sont mis à nettoyer le terrain des mauvaises herbes et des branches sèches et de rassembler toutes les pierres en un tas à la main. Tout le monde n’a pas pris part au travail aussitôt, et beaucoup n’ont pas apprécié l’effort physique dès le départ.

«C’était dur… Un coup il fallait pousser ces pierres, puis les changer de place. Je me demandais pourquoi il fallait les mettre là, alors qu’on pouvait les mettre directement dans une civière. Pourquoi faire deux fois le même travail? On nous demandait, «tu ne veux pas travailler?». Pourquoi? Je voulais juste travailler efficacement, et non pas bêtement. Et aussi on ne nous laissait pas aller fumer», partage Irina Anisimova.

Pendant que les filles essayaient de se soustraire du travail comme des écoliers à un nettoyage printanier de la cour, les hommes travaillaient en silence. L’équipe de tournage ne se restait non plus sans rien faire, en captant de bonnes images et fixant chaque mouvement des participants avec la caméra.

Pendant les pauses les nouveaux maçons ont fait avec le psychologue quelques exercices pour développer la cohésion du groupe,  la confiance en soi et l’assurance.

En un mot, le premier jour de travail a été tout à fait productif. Le terrain était nettoyé et toutes les pierres ramassées. À cause d’une légère fatigue ils vont particulièrement bien dormir cette nuit à la lumière des lampes de pétrole.