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Hemingway a dit un jour: «Une personne a besoin de deux ans pour apprendre à parler, et de cinquante ans pour apprendre à garder le silence». C’est ce savoir-faire que vont acquérir les participants du projet Doctor Life dans le cadre du programme Mindcrafting. Ils vont devoir passer 24 heures dans la solitude, sans dire un seul mot pendant ce temps-là! Cela permettra à chacun de rassembler ses idées, de les ordonner et les mettre en accord parfait.

Les filles étaient les premières à partir pour l’épreuve. Deux yourtes de silence se trouvaient isolées tout au bord de l’eau. C’était particulièrement calme et tranquille ici. Tout respirait la sérénité, comme si la nature voulait aider aux narco dépendants d’atteindre ce fameux vide.

Cependant, en fin de la soirée une tempête s’est abattue sur le lac. Un changement de temps brusque a illustré on ne peut mieux l’état intérieur des «silencieux», décrit la veille aux participants par le médecin.

«Cela peut être l’irritabilité, la colère, la rancune, le dépit. Il faut les laisser passer! Travaillez avec votre état intérieur», conseillait psychiatre-toxicologue Azamat Oussoupov.

Le froid et le vent fort cette nuit-là ont fait Irina aller rejoindre Ekaterina dans sa yourte. Elles n’ont pu partager leurs impressions que le lendemain.

«J’étais partie chez Ekaterina parce que sa yourte était avec des portes, mais pas la mienne. Mais c’était pas mieux là-bas. La vapeur sortait de la bouche. Il n’y avait pas de quoi se laver le visage. Sinon, ça était. J’ai écrit une lettre à mon mari», a dit Irina.

Des lettres la nuit du silence étaient aussi écrites par d’autres participants. En général, ils demandaient pardon à leurs proches, qu’ils ont fait souffrir. Un message très touchant a écrit Alex à sa maman.

À la fin de la lettre c’était écrit: «Maman, tu seras fière de moi ! Tu ne souffriras plus à cause de moi. Merci d’avoir toujours cru en moi!», a confié les larmes aux yeux sa maman Alla.

Il n’y a que deux personnes qui n’ont pas vécu cette expérience: Anatoly et l’Italien. Les participants du projet les plus âgés et les plus «expérimentés». D’après les médecins, ils ont déjà vécu quelque chose de semblable en restant en tête à tête avec eux-mêmes pendant plus longtemps encore, car les deux ont fait des séjours dans des lieux d’incarcération.