Télé-réalité Regarde et prends ta décision!

Dans le cadre de la dernière étape de la télé-réalité les quatre participants sont partis faire une marche de six jours vers le pique du Mont Tashtar-Ata. Chacun avait un sac à dos avec sa «pierre de l’âme» sur ses épaules.

Le point de départ était le col Ala-Bel. À trois mille mètres de hauteur le paysage montagneux charmait par sa diversité, en accueillant ses hôtes par des changements de la température. Le froid pénétrant d’un bon matin a tout d’un coup laissé la place à un jour ensoleillé. Et le vent séchait impitoyablement le visage et les mains.

Il est devenu aussitôt clair que le chemin allait être difficile, pas seulement à cause des conditions climatiques et de marche sévères. Marcher 250 km c’est aussi difficile moralement. Un flot de pensées interminable et épuisant, ainsi que les changements d’humeur fréquents sont inévitables. Pour cette raison les pèlerins sont accompagnés d’un instructeur et d’un psychothérapeute tout le long du chemin.

Les deux premiers jours ont été relativement faciles pour les pèlerins. Bien que Gleb a commencé avoir mal au dos dès le premier jour, c’était dur pour lui de marcher. Il était prêt de rentrer à la clinique. Mais une fois qu’on lui a fait une piqure anesthésiante, il a continué la route.

Anatoly et Andrey se sont retrouvés en tête. Ils avaient dès le départ choisis le pèlerinage pour la dernière étape de traitement. Les médecins étaient d’accord avec eux. Malgré les ampoules, apparues le deuxième jour et les douleurs dans les jambes, ils n’abandonnaient pas. Notons que les participants devaient marcher sur un chemin droit. C’est cette règle que Gleb a enfreint. Sans doute, voulant rattraper le plus vite possible Anatoly et Andrey qui marchaient devant, il a commencé à prendre des raccourcis. Mais l’alternative s’est avérée pas très bonne.

En grimpant sur les rochers, il a mis en danger lui-même et le cameraman qui le talonnait. Et après que le jeune homme a cassé sa pierre, il a été renvoyé sans prévenir et sans le droit de s’expliquer.

Le plus intéressant c’est que Gleb se doutait d’une issue pareille. Après que les médecins ont décidé de l’envoyer en pèlerinage au lieu de la psychothérapie stress-énergétique qu’il souhaitait faire pendant la troisième étape de traitement, il a confié:
«Je crois que ça aurait été mieux si j’allais au «choc», je sais ce qu’il va se passer après les 250 km. J’irais, mais cette pierre va m’agacer. Mais ce ne sera que de la colère. Du genre, je ne veux pas y aller, mais j’irais quand même. J’aurais pu faire 250 km avec une pierre dans mon sac à dos en Amérique aussi, si j’en avais besoin. Ce sera pour moi comme une marche. J’arriverais en colère, je balancerai cette pierre, et il n’y aura rien d’autre. J’ai déjà fait 380 km, je sais ce que c’est. Avec un sac à dos aussi», disait-il plein d’indignation.

«Je voulais continuer!», dira-t-il plus tard. Mais la décision des médecins de le renvoyer chez lui était inébranlable.

Après Gleb, de son propre gré cette fois-ci, arrête sa marche vers le salut Irina. Comme elle a dit, elle n’avait plus de forces pour continuer à marcher, ni physiques, ni morales.

«Je voulais partir en congé thérapeutique, parce que je savais que je ne tiendrais pas le coup pendant ce pèlerinage. Les jambes ne veulent pas marcher, j’ai mal partout. Les ampoules, hier j’ai boité tout la journée. C’est dur. En plus, je n’y voyais plus de sens. Pourquoi se torturer? Les deux premiers jours le sac à dos n’était pas lourd. Le troisième jour la pierre est devenu très lourde. Et je n’arrivais pas à me reposer. Je m’asseyais, mais je n’arrivais plus à me relever», a-t-elle dit après le retour à la clinique.

Irina n’a aucun doute que son traitement est terminé là-dessus. Elle a passé autant qu’il lui fallait. Point finale.

Pendant ce temps, malgré une grande fatigue, après avoir encore une fois bandé les blessures sous les pieds, Anatoly et Andrey continuent héroïquement leur chemin. Comme on le sait maintenant, ce n’est pas si facile que cela. Et justement eux, ils ont toutes les chances pour enfin «se délivrer et retrouver».