Télé-réalité Regarde et prends ta décision!

La première image nous avertit: nous sommes sur le territoire d’un établissement de régime, d’un centre de réhabilitation. Pendant la demi-heure qui suivra le niveau d’adrénaline dans le sang va atteindre son maximum, et la catharsis fait sortir une larme.

Si vous avez regardé ne serait-ce qu’un seul des 17 épisodes précédents, vous savez où habite l’Italien et vous avez entendu parler d’un «nègre avec plein de cicatrices», vous avez cherché Gleb sur Facebook et vous vous inquiétiez si Alex allait quitter le projet avant l’heure, alors vous avez depuis longtemps franchi la ligne rouge. Maintenant vous êtes tout simplement obligés de franchir les derniers 150 km à travers les montagnes et vous laisser aller à l’hypnose de professeur Nazaraliev avec les héros de «Doctor Life».

Vous apprendrez qu’un local stérile dans lequel on réalise sans prendre de gants la procédure de la PSE qui ressemble à de la magie et le chamanisme en même temps et qui a étonné en 25 ans de pratique plus d’une génération de journalistes russes et étrangers, est d’abord enfumé avec une branche de genévrier. Ensuite les lampes d’opération sont allumées, les tapis sur le sol donnent un reflet éblouissant, et les patients rentrent dans la salle en faisant des zigzags pour brouiller leurs repères dans l’espace.

Ne passeront pas inaperçus les yeux de Ekaterina au moment où elle verra Victor presque en train de faire le pont. On la fera rentrer dans la salle après Victor et elle sera très impressionnée par le cours de la procédure. Victor sous hypnose profonde va faire sortir de lui-même toute la saleté introduite pendant la consommation de la drogue, comme l’ont fait environ 16 mille de ses prédécesseurs. L’impératif de refuser toute sorte de drogues influencera si fortement Ekaterina, qu’elle tombera sur les tapis comme sans connaissance.

Mais même si nous pourrons comprendre l’essentiel de la psychothérapie stress-énergétique, nous réussirons de délibérer d’elle pas mieux que nous pourrons juger du monde, comme disait Platon. Souvenez-vous de l’idée de la grotte de Platon? Un feu flambe et des ombres bougent sur les murs, mais ce n’est seulement d’après les contours des ombres que nous pourrons dire qui bouge en réalité. La «salle d’opération de l’extermination de l’attirance vers la drogue» ressemble à cette même grotte: tout ce qui va faire sur nous une impression stupéfiante ne sera que des ombres sur les murs, d’après lesquelles il sera difficile de juger de la lutte finale avec la dépendance qui aura eu lieu.

Mais, selon une bonne vieille tradition c’est un messager qui annonce la victoire. Les deux voyageurs Andrey et Anatoly se trouvant à 150 km de la montagne sacré de Tashtar-Ata conviennent bien à ce rôle. Nous apprendrons qu’ils s’échappent de leurs diables, seulement ils sont déjà restés loin derrière Anatoly qui marche vite, mais talonnent toujours Andrey, qui a un abcès à la jambe. Le moment où on enlève les ongles des grands orteils et désinfecte les pieds abimés par la maladie et la mycose n’est pas des plus agréables, mais c’est la réalité, vous aurez droit à tous les détails médicaux.

Les habitants de la campagne proposerons plus d’une fois aux héros de «Doctor Life» de les emmener en voiture, sans savoir que même une proposition passagère de l’accompagnateur de véhiculer Andrey jusqu’à Tashar-Ata 30 km avant la ligne d’arrivée peut le sortir de son état de relâchement. En boitant sur les deux jambes et en écrasant les dents en poudre les deux vrais triomphateurs de pèlerinage arriverons jusqu’à Tashtar-Ata pour entendre des mots gentils des proches et du groupe de tournage.

Le rejet des émotions est colossal. Quelqu’un aura envie de rugir comme un lion, comme Anatoly qui jette «sa pierre de l’âme» sur le kourgan. Quelqu’un ne pourra pas retenir ces larmes, comme Ekaterina en brûlant un objet lui rappelant le passé. Les autres serront très fort leurs proches dans les bras sur l’exemple de Andrey. Parmi les spectateurs il y aura aussi quelqu’un comme Victor Malleker, assez retenu à première vue, mais ne vivant pas moins intensément les rituels finaux pour autant.

C’est étonnant, mais la télé-réalité «Docteur Life» l’a prouvé, nous sommes capables de compatir à des personnes narco dépendantes, comme nous sommes capables de leur venir en aide. L’humain en nous se définit avant tout par la compassion et la volonté d’aider. Si Victor et Andrey, Anatoly et Ekaterina nous ont appris quelque chose, c’est la nécessité permanente de se battre coute que coute pour le droit d’être un homme et ne pas perdre la confiance les uns pour les autres. Qui a dit que ce n’est pas suffisant?