Y a-t-il une part de réalité dans les émissions de télé-réalité?
Jusqu'où les créateurs d'émission de télé-réalité sont prêts à aller pour générer de l’audience et promouvoir leur produit? On se souvient peut-être de l'émission hollandaise «The Big Donor Show» (littéralement, «le grand spectacle du donneur»). Dans une société hollandaise libre et tolérante, ce spectacle a été accusé d’être contraire à l'éthique et de cynisme. Son héroïne principale, Lisa, était atteinte d'un cancer du cerveau en phase terminale et devait choisir, auquel de trois nécessiteux d’une transplantation de rein elle souhaitait donner ses organes. Les producteurs de l'émission affirmaient que le projet était important pour la société, puisqu`elle attirait l'attention sur le problème des dons d’organes. Toutefois, il apparut plus tard que l'émission n’était qu’une mise en scène et que l’héroïne principale était une actrice. Cependant, les créateurs avaient atteint leur objectif et la société avait beaucoup appris à propos des donneurs et des dons d’organes.
La toxicomanie n'est pas moins complexe et aussi un problème souvent minimisé. C'est pourquoi la Ligue mondiale «Esprit libre de drogues» a décidé de rompre le silence. Une équipe de tournage de Moscou, qui a manifesté un grand intérêt pour le projet «Doctor Life» alors encore en cours d’élaboration, a reçu carte blanche. L’équipe de création, composée de 3 personnes (le producteur créatif, le metteur en scène et l'opérateur) est arrivée dans la nuit sur le lieu du tournage à Bichkek (Kirghizstan, le siège social de la Ligue mondiale). De l'aéroport, ils sont immédiatement rendus à la maison de campagne du Président de la Ligue, le professeur Nazaraliev. Après avoir fait plus ample connaissance ils ont immédiatement planché sur le concept de la future émission.
«L’attention sera portée sur les personnalités fragiles de toxicomanes. L’objectif des caméras se focalisera sur les histoires liées à la maladie et la réhabilitation des participants du projet», – a déclaré Jenichbek Nazaraliev, l’initiateur de l`émission.
Si l’on poursuit l'analogie, à la différence du faux projet «The Big Donor Show», l`émission «Doctor Life» va miser sur le direct et, à certaines occasions, sur les traumatismes de la réalité. L’audience pourra assurément vivre une expérience cathartique.
«L’étape finale doit faire partager au public le sentiment de soulagement envers les patients et le préparer aux autres tests», – ajoute le scénariste Andrey Erchov.
Lors de la deuxième journée de leur séjour à Bichkek, les créateurs de l’émission ont étudié en détail les lieux où la plus grande partie du tournage se déroulera. Il s’agit de la clinique, située dans le village de Besh-Kungey dans les faubourgs de Bichkek et du camp de yourtes «Ak-Tengir» («Espace claire») sur la côte du lac Issyk-Kul. Ils ont été, en outre, les témoins de plusieurs phases d'un procédé unique de traitement des toxicomanes au Centre médical du Dr. Nazaraliev. Ensuite, les cinéastes ont soigneusement évalué les cas de force majeure, les facteurs humains et naturels auxquels ils pourraient être confrontés. S’il fallait choisir un terme pour qualifier cette phase préparatoire, c’est bien celui de «soin des détails».
«Il n'y aura ici pas de place pour les acteurs ou pour une seconde chance. À vrai dire, tout se déroulera en temps réel. Cette émission de télé-réalité montrera des personnes accros lutter pour sauver leur vie et aider les autres participants. C’est ce combat face à leur dépendance qui sera relaté par notre équipe de tournage», – a encore déclaré Andrey Erchov.
Selon les études préliminaires, l'équipe de tournage devrait être constituée de plus de 20 professionnels en provenance de Moscou. Et au total, c’est plus de 50 personnes qui contribueront à cette émission de la télé-réalité. S’il peut prêter à controverse, ce projet médical est nécessaire et provoquera un important écho. Ce n’est toutefois pas là l’objectif des créateurs et des initiateurs de la Ligue mondiale «Esprit libre de drogues». L’important est d’aider les toxicomanes à travers le monde à comprendre leur dépendance et de leur donner un exemple spectaculaire de la façon dont elle peut être surmontée. En définitive, il n’y a ici rien de commun avec «The Big Donor Show». Il s’agira uniquement de réalité authentique, crue et définitive.